Rencontre avec Elsa Minier
Je m’appelle Elsa, j’ai 31 ans et je suis Designer Textile de formation. Je suis optimiste, créative et enthousiaste ! J’ai une passion pour les motifs.
J’ai grandi en Ile de France, dans le 91. J’ai découvert le Jura à travers mon travail dans la lunetterie et j’en suis tombé amoureuse ! De ces lacs, de son atmosphère, de ces petites usines cachées et de ces montagnes,..
Mon métier
Ecaille au Col est une marque d’accessoires qui se propose de détourner l’acétate de cellulose, matière habituellement utilisée dans la lunetterie haut de gamme, pour proposer des créations originales.
Quand l’histoire de votre boutique a-t-elle commencé ? Quel est votre parcours ? l’histoire de votre vie professionnelle ?
En travaillant plusieurs années dans la lunetterie, j’ai découvert l’acétate de cellulose et toutes ses possibilités. Des couleurs intenses, des aspects de surface en nombre et surtout des motifs à dessiner à l’infini. Suite à cette découverte, un constat s’est imposé : si l’utilisation de l’acétate est aujourd’hui très importante dans la lunetterie, elle reste peu répandue dans d’autres domaines. Il s’agit donc de faire découvrir cette matière incroyable en proposant des accessoires de mode en acétate de cellulose. Quoi de mieux, pour la révéler au grand jour, que de l’arborer fièrement au col ? C’est ainsi qu’Écaille au Col a pris vie.
Vous êtes un artisan : Comment décrieriez vous votre artisanat ?
Mon rôle au sein d’Ecaille au Col est vraiment multiple (forcément, en tant qu’auto-entreprneur !) mais celui que je préfère est mon rôle de créatrice. Avoir un œil sur le monde, l’observer, le comprendre et l’interpréter à travers des créations originales. L’une des missions que je préfère dans ce projet c’est celle qui consiste à faire découvrir les véritables artisans : les gens qui travaillent l’acétate de cellulose dans leur petites usines du Jura !
Création et inspiration unique et française, s’il vous plaît !
Quelle est l’histoire de vos créations ?
Tout a commencé avec le nœud papillon, très en vogue en 2018. Il m’offrait la possibilité de montrer la matière dans toute sa splendeur !
Où trouvez-vous l’inspiration pour vos créations ? Avez vous une muse ?
Je trouve mon inspiration dans les voyages, les expositions et surtout, dans les usines ! C’est souvent en discutant avec les gens qui fabriquent que les idées me viennent. J’ai également la chance d’être bien entourée, d’avoir des ami.e.s plein de créativité avec qui je partage beaucoup et je fais des collaborations.
Que faites-vous ? Expliquez en quelques étapes simples le processus de fabrication de l’une de vos créations.
Dessinés à Paris, les nœuds papillon Écaille au Col sont entièrement réalisés en France. Le nœud en acétate de cellulose est travaillé dans le berceau de la lunetterie française : le Jura. Découpé dans des ateliers où naissent chaque jour les plus belles montures haut de gamme, chaque nœud est ensuite poli à la main. L’acétate se travaille essentiellement à la main, elle est donc le point de départ d’un artisanat que je voudrais promouvoir et exporter hors des frontières de la lunetterie. Les tissus des tours de cou de toutes les collections sont italiens. En lainage, ils rappellent les costumes masculins et leur élégance. Confiés à un atelier de confection parisien, ils sont coupés, cousus puis assemblés à l’acétate.
Quelle est la valeur ajoutée de vos créations ?
La matière et son détournement est l’originalité d’Ecaille au col. Nul part ailleurs vous ne trouverez de nœud papillon en acétate de cellulose !
Mise à part la “French Touch”, quelle est votre touche personnelle ?
Je ne me mets aucune barrière ! Ce qui donne des créations pleine d’énergie, de folie et de couleurs.
Une pensée pour la planète
D’où proviennent les matières premières utilisées ?
L’acétate que j’utilise provient du leader mondial de cette matière qui est italien. De plus en plus, j’essaye de trouver d’autre filière pour faire mes créations et je me fournis chez un revendeur d’acétate « de seconde main » : des morceaux laissées pour compte dans des usines qu’il récupère et revend à moindre cout. Les tissus des tours de cou de toutes les collections sont italiens et proviennent du Sentier de Paris.
Vers une tendance “ZÉRO DÉCHETS” ? Si oui décrivez en quoi / de quelle façon vous vous engagez pour la planète. Si non, avez-vous pensé à le faire ? Un processus de conversion est-il en cours ? Décrivez de quelle manière vous souhaitez vous engager dans la réduction de déchets à travers votre marque.
Les noeuds papillons sont aujourd’hui découpés dans des chutes de plaques qui seraient en principe parti à la poubelle. Par ailleurs, l’acétate de cellulose peut être refondu quasiment à l’infini.Je produis en toute petite série afin de ne pas avoir de produit en sur stock.
Que souhaitez vous dire/transmettre à travers vos créations ? Quelles sont vos valeurs d’artisans ?
Avec Écaille au Col il s’agit de faire découvrir un savoir-faire historique et trop peu connu en France. Notre pays regorge de petites unités de productions incroyables qu’on ne connait pas assez.
Vos créations, c’est vous qui en parlez le mieux ! Quelle est votre création coup de cœur ? Pourquoi ?
Je ne pourrais pas choisir, j’aime énormément deux de mes nœuds papillons et pour de raisons presque opposées. J’adore MARYLIN car sa matière est celle qui représente le mieux l’acétate de cellulose et qui évoque le plus l’écaille qu’elle cherche à imiter depuis que l’on a réalisé que les animaux dont elle provient n’y survivrait pas. J’aime également beaucoup BRIDGET avec sa couleur turquoise et son effet d’optique : c’est ici la précision de la matière qui s’exprime. L’acétate permet de créer des motifs extrêmement précis et géométriques !
Le but étant réellement d’informer la communauté sur le mode de fabrication des produits, y a-t-il des termes techniques que l’on pourrait leur expliquer ?
Les nœuds papillons sont réalisés exactement de la même manière que les lunettes. Il y a donc une étape que l’on ne peut pas manquer, c’est celle des tonneaux. Pour polir et éliminer les petits défauts de l’acétate, on met les parties découpées (les branches, la face ou le nœud dans mon cas) dans de grands tonneaux en bois contenant des morceaux de bois flottés et de l’eau pendant parfois des journées entières. C’est le passage aux tonneaux. Cela fait briller la matière, élimine les impuretés à la surface et fait tomber les angles.
Et face au Covid alors ?
Avec la survenue de la crise sanitaire par le Covid 19, quelles adaptations avez-vous dû faire pour pouvoir poursuivre votre activité durant la pandémie?
J’ai arrêté les marchés de créateurs malheureusement. Mon site tourne au ralenti actuellement.
Découvrir tous les nœuds papillons de l’Échoppe Française !